Pastiches et parodies des fables de La Fontaine

Le Geai paré des plumes du Paon (IV,9)

Jean de La Fontaine

Un Paon muait; un Geai prit son plumage;
     Puis après se l'accommoda;
Puis parmi d'autres Paons tout fier se panada,
     Croyant être un beau personnage.
Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué,
     Berné, sifflé, moqué, joué,
Et par Messieurs les Paons plumé d'étrange sorte;
Même vers ses pareils s'étant réfugié,
     Il fut par eux mis à la porte. 
Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
Qui se parent souvent de dépouilles d'autrui,
     Et que l'on nomme plagiaires.
Je m'en tais; et ne veux leur causer nul ennui :
     Ce ne sont pas là mes affaires.

 
 

se panada : se pavana, se promena vaniteusement, fit l'important.

berné : traité avec mépris.

joué : tourné en ridicule, humilié.

ses pareils : ses semblables (les autres geais).

les dépouilles : ce qu'on enlève à l'ennemi sur le champ de bataille.

un plagiaire : quelqu'un qui reprend à son compte les écrits d'autrui, qui copie ces écrits en disant qu'il s'agit de son oeuvre.

 

  Collège Lavalley, Classes de 6e D et E, juin 2001.